Grindavík : vivre avec les éruptions

Après une évacuation traumatisante pour les habitants le 10 novembre 2023 et la fermeture au grand public de Grindavík, la ville rouvre ses portes à tous lundi 21 octobre prochain.

On est loin, très loin d’une réouverture classique de la ville car elle est toujours désertée de ses habitants, partis se reconstruire une nouvelle vie. Les entreprises, elles, ont toujours continué de fonctionner, malgré les « perturbations » engendrées par les séismes et les éruptions volcaniques. Et c’est bien pour cela que la ville veut rouvrir ses portes à tous. « Nous pensons que cette ouverture apporte (…) un soutien plus fort à l’économie [locale] et apporte de l’oxygène à la ville, ce qui, à mon avis, est important si Grindavík veut survivre à ces défis », déclare Árni Þór Sigurðsson, président du comité de Grindavík.

Une décision prise en collaboration entre le gouvernement et les élus de Grindavík, après que des travaux conséquents de mise en sécurité ont été réalisés pour permettre cette réouverture lundi 21 octobre, travaux qui se finiront durant le weekend.

Pour rappel, le 10 novembre dernier, la ville de Grindavík avait subi un événement sismique tel que la ville s’était affaissée de plus de 1,20 mètres (voire 1,60 mètres par endroit), créant de gigantesques fissures qui ont détruit sur leur passage de nombreuses maisons, des routes et des infrastructures au cœur de la ville. Mais les travaux n’ont jamais vraiment cessé pour reconstruire la ville. S’il a été clair que les habitants ne pourraient plus vivre à Grindavík, des travaux de comblement des fissures ont commencé quasiment au lendemain du 10 novembre, dans l’optique de sécuriser au maximum les infrastructures et éviter les accidents. Des travaux également nécessaires pour que les habitants viennent récupérer leurs biens, laissés derrière eux lors de l’évacuation en catastrophe de la ville dans la nuit du 10 au 11 novembre. La volonté des autorités a toujours été de préserver Grindavík ainsi que les infrastructures alentours, notamment la centrale géothermique de Svartsengi, en commençant très rapidement à ériger des digues en terre gigantesques pour rediriger les flots de lave des éruptions. Éruption après éruption, les autorités n’ont jamais stoppé les travaux, reconstruisant plusieurs fois la route d’accès à Grindavík, engloutie sous la lave, alors même que la lave n’avait même pas 48 heures. Cette décision semble alors presque dans la logique de ce qui se passe depuis bientôt un an. Une décision presque peu surprenante.

Même si jusqu’ici nous avons simplement retranscrit et traduit les informations, nous avons malgré tout plusieurs questionnements et invitons les visiteurs en voyage vers l’Islande à avoir en tête ces éléments :

• La ville de Grindavík rouvre ses portes mais le danger existe toujours – elle est en effet située dans une zone très active du point de vue sismique et volcanique.
• Cette réouverture ne signifie pas que les champs de lave situés aux abords de la ville sont refroidis et donc sûrs ou encore visitables. De même, cela ne signifie pas que les prochaines éruptions seront accessibles au grand public – on peut même sans doute s’attendre à une évacuation de la ville en cas de nouvelle éruption, les alarmes ayant déjà été utilisées plusieurs fois, notamment au Blue lagoon pour évacuer les visiteurs.
• Cette réouverture ne signifie pas non plus que le voyeurisme est de mise – nous avons personnellement eu l’occasion de passer plusieurs fois dans Grindavík, voir les maisons détruites nous a vraiment brisé le cœur.
• Si cette réouverture permet de donner un nouveau souffle économique, elle permet surtout de pouvoir faire une boucle lorsqu’on visite la péninsule. De quoi réconcilier les visiteurs avec cette péninsule, avec de nombreux sites magnifiques, visitables en toute sécurité 🙂

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