Les Hautes terres d’Islande fascinent par leurs paysages incroyables, dessinés par les éruptions volcaniques, et partir à leur découverte requiert d’emprunter des pistes ou des F-roads, comme elles sont appelées le plus souvent. Ces routes sont accessibles toute l’année, même si en période hivernale, des superjeeps modifiées et une très bonne expérience de conduite en conditions difficiles sont nécessaires (comprenez : ne vous aventurez jamais par vous mêmes dans les hautes terres en hiver !). En période estivale, les pistes sont empruntables uniquement avec un véhicule 4×4, en ayant bien conscience que toutes les pistes ont des niveaux de difficulté variable, marquée notamment par les traversées de rivières. Cet article a pour vocation de vous aider à préparer votre séjour et de vous aider à comprendre à quoi vous attendre.
La conduite en été sur les pistes et les F-roads islandaises
La conduite dans les hautes terres est très populaire en été. Cependant, elle requiert des compétences complètement différentes de la conduite dont vous avez l’habitude. Si les conditions météorologiques varient très rapidement en Islande, c’est encore plus vrai dans les hautes terres, en particulier si vous devez traverser des rivières à gué. Les routes peuvent être accidentées et vous ne pourrez parfois pas atteindre des vitesses supérieures à 25 km/h, alors assurez-vous de prévoir large pour vos itinéraires. Il est crucial de recueillir le maximum d’informations sur la région dans laquelle vous vous rendez. Vous pourrez également laisser un plan de voyage détaillé sur le site de Safetravel.
Quelques conseils pour bien préparer votre séjour dans les hautes terres
- Un petit véhicule n’a rien à faire dans les hautes terres – un 4×4 (4 roues motrices) avec une bonne garde au sol est toujours de rigueur ! Les pistes F (ou F-roads) sont, de toute facon, interdites aux véhicules de tourisme classiques. À noter que toutes les pistes F ne sont pas du même niveau de difficulté et qu’il vous faudra louer un véhicule en conséquence, notamment si vous envisagez des pistes avec traversée de rivière.
- Nous ne le répéterons jamais assez mais le premier réflexe c’est de vérifier si les pistes sont ouvertes et vérifier les conditions de route.
- Assurez-vous également de vérifier les prévisions météorologiques pour la région tout en gardant à l’esprit qu’elles peuvent changer rapidement (préparez-vous à affronter toute sorte de météo, la neige est possible, même en été). Nous vous conseillons de lire notre guide détaillé météo, utile en toute saison.
- Si vous parlez anglais, renseignez-vous auprès des centres des visiteurs ou auprès des rangers qui vous donneront des informations détaillées.
- Assurez-vous d’avoir les connaissances et l’expérience nécessaires pour conduire dans les hautes terres.
Dates d’ouverture des pistes et des F-roads entre 2018 et 2022, donnant une indication sur la date d’ouverture moyenne. Crédit : Vegagerðin.
Traverser les rivières islandaises
Conduire dans les hautes terres vous mènera sans doute à une traversée de rivière. Gardez à l’esprit les éléments suivants :
- Il n’y a aucune assurance qui couvre les dommages causés par la traversée de rivière ou de plans d’eau. Vous traversez à vos risques et périls, sachez que les dommages peuvent coûter des milliers d’euros.
- Ne traversez pas une rivière à moins d’être sûr à 100 % de pouvoir passer de l’autre côté. Si vous n’êtes pas sûr, attendez qu’un autre véhicule traverse et décidez si vous pouvez vous engager ou non.
- Cependant, ne vous laissez pas berner par les gros véhicules modifiés. Ils peuvent traverser les rivières à des vitesses plus élevées car ils sont équipés d’un snorkel.
- De plus, suivre le même parcours qu’un autre véhicule peut aussi être dangereux si ce dernier est non expérimenté. Toutefois, cela vous donnera des indications sur la profondeur d’eau.
- Le courant et la profondeur des rivières changent en fonction de la fonte des neiges et des précipitations. Gardez à l’esprit que les rivières peuvent devenir impraticables après de fortes pluies. Les rangers conseillent souvent de passer les plus grosses rivières le matin plutôt que l’après-midi.
- Cherchez des panneaux comme celui-ci et les poteaux de mesure dans les rivières. Les couleurs indiquent la profondeur des rivières, mais gardez à l’esprit que toutes les rivières ne disposent pas de cet outil utile.
Panneau signalétique permettant d’aider les conducteurs à évaluer par eux-mêmes les conditions de la traversée d’une rivière. Crédit : Vegagerðin.
Quelques règles avant de vous lancer !
Voici quelques autres conseils que vous devez garder à l’esprit lorsque vous traversez des rivières :
- Ne conduisez jamais vers l’amont
Remonter le ruisseau n’est jamais une bonne idée, vous devez suivre le courant. Vous obtenez une bien meilleure traction avec moins de risques de perdre le contrôle. La conduite à contre-courant augmente également les chances que l’eau s’écoule sur le capot du véhicule et dans la prise d’air, détruisant ainsi le moteur.
- Planifiez votre itinéraire
Il vous faudra étudier votre itinéraire, sortir du véhicule et disposer d’un plan A, B et C. Le plan A est l’itinéraire que vous souhaitez suivre : savoir où vous allez passer à gué, quel itinéraire vous allez emprunter dans l’eau et où vous voulez sortir de la rivière. Imaginez le scénario dans votre tête et pensez à ce qui pourrait mal tourner. Ensuite, faites un plan B, c’est le plan A qui tourne mal – au cas où quelque chose se passerait et ainsi vous ne serez pas surpris. Le plan C est juste pour le contrôle des dégâts si tout le reste échoue. À noter que sur certains passages à gué un peu techniques, vous verrez une corde et des piquets pour vous indiquer la route à suivre – ne vous poser pas 50 questions dans ce cas et suivez le guide !
- Lire la rivière
Lorsque vous faites vos plans, vous devez déterminer les zones où la rivière est profonde et là où se trouvent les gros rochers et autres obstacles possibles. À noter que le pire endroit pour traverser la rivière est l’endroit où la rivière semble la plus calme car c’est là qu’elle est la plus profonde.
- Ne conduisez pas en cas de doute
La règle de base : ne pas traverser la rivière si vous n’êtes pas sûr d’y arriver ou si vous avez un doute. Vous pouvez attendre que d’autres véhicules traversent la rivière en premier, afin de voir quelle est la meilleure façon de traverser. Cela permet de se rassurer. Noter toutefois que les locaux savent ce qu’ils font, il y a aussi plusieurs manières d’appréhender une rivière. L’idéal est de discuter avec d’autres conducteurs que vous croiserez en chemin.
- Passez votre véhicule en 4 roues motrices
Assurez-vous que le véhicule est en 4 roues motrices. Vous augmenterez ainsi la traction, en ajoutant au couple et en empêchant les roues de patiner trop vite. Vous ne voulez en effet pas faire patiner les roues dans l’eau et perdre en adhérence. De plus, ne changez pas de vitesse au milieu de la rivière, restez en seconde.
- Ne conduisez pas trop vite et ne vous arrêtez pas
Ne roulez jamais trop vite en traversant la rivière et appréhendez-la le plus doucement possible. Si vous roulez trop vite, vous allez créer une vague et l’eau peut remonter dans la prise d’air. En roulant doucement, vous verrez également les obstacles sur votre chemin, de gros rochers ou un sol irrégulier. Il vous faut à tout prix éviter les gros rochers, car vous pourriez rester coincé ou endommager votre véhicule. Par ailleurs, ne vous arrêtez jamais au milieu de la rivière, le véhicule pourrait commencer à s’enfoncer dans le sol et vous finiriez par rester coincé. Sur des véhicules en mode manuel, n’utilisez jamais l’embrayage.
- Ne vous engagez pas si un autre véhicule effectue la traversée
Cela parait évident mais ne vous engagez surtout pas dans une traversée si un autre véhicule s’engage, dans votre direction ou dans le sens inverse.
- Ne sortez pas de la route
Comme indiqué ci-avant, le chemin à emprunter dans la rivière est bien souvent évident ou marqué. Vous devez toujours entrer dans la rivière où la route se termine et continuer sur la route de l’autre côté de la rivière.
Conduite hors route « Off road »
Ne retenez qu‘une seule chose, la conduite hors route est illégale en Islande et sévèrement punie.
Les voyageurs viennent en Islande pour s‘émerveiller devant ses paysages, l‘un des seuls endroits au monde encore doté d’une nature avec très peu voire aucun impact de l‘Homme (en tout cas dans les hautes terres). De par son climat particulièrement rude, sa géologie et sa localisation géographique, la nature islandaise est extrêmement fragile : il faut des années, voire des décennies, pour que la végétation ne s‘établisse, perturbée parfois par des éruptions volcaniques. Certains des paysages lunaires désertiques et sans aucune végétation sont tout autant fragiles que les champs de lave à la mousse luxuriante. Il est donc crucial que les voyageurs respectent la nature islandaise lorsqu’ils voyagent à travers le pays.
En effet, les roues des véhicules laissent facilement des traces profondes dans le sol, que celui-ci soit couvert ou dépourvu de végétation. Les traces de pneus ont un impact sur la végétation et le paysage et les ornières créées par les pneus peuvent également devenir des canaux où l’eau va stagner ou circuler, favorisant ainsi l’érosion des sols et la destruction de la végétation. Il est très difficile de restaurer les sites endommagés par la conduite « off-road » hors route.
De plus, ces traces attirent également en général d’autres voyageurs et les encouragent à conduire hors route, ce qui augmente d’autant plus les dégâts.
En conclusion donc : vous ne devez conduire que sur les routes et pistes identifiées comme telles. Suivez également ces consignes.
Les conseils de locaux….
Pression des pneus
Vérifiez bien la pression des pneus avant de partir et en revenant des hautes terres. Des stations de gonflage sont disponibles dans pratiquement chaque station-service (vérifiez aussi l´état d´usure des pneus, ne partez jamais avec des pneus trop usés). Les compresseurs sont beaucoup plus faciles à utiliser qu’en France, il suffit d’entrer la pression voulu sur le moniteur et le compresseur s’occupe du reste.
Essence
Dans les hautes terres, vous ne verrez que très peu de stations essence. Si vous prévoyiez de rester dans les hautes terres un bon moment, prévoyiez de faire le plein à la dernière station-service que vous verrez et prévoyez un jerricane (les stations essence sont situées sur les grands axe, la dernière station avant les pistes qui mènent au Landmannalaugar se trouve à Hrauneyjar, ne la loupez pas !). La conduite sur les pistes est beaucoup plus consommatrice d’essence, vous le verrez bien assez tôt.
Que faire en cas de panne ou d’accident ?
Dans les hautes terres, même si vous verrez passer des voitures, vous pourrez aussi parfois être seul pendant plusieurs heures. Si nous vous conseillons de bien vérifier votre véhicule avant de partir, on n’est jamais à l’abri d’une panne en plein milieu de nulle part. Dans ces cas-là, si vous avez une voiture de location, appelez tout d’abord le loueur qui vous donnera la marche à suivre et pourra vous aider à trouver un dépanneur localement. En second, demandez aux voyageurs / locaux ou les rangers que vous croiserez, l’entraide en Islande est monnaie courante, surtout dans les hautes terres. En dernier recours ou en cas d’accident, contactez le 112.
Réserver une excursion guidée
En tant qu’opérateur certifié et expérimenté, nous ne pouvons que vous conseillez de réserver une excursion avec nous. Nous disposons de véhicules adaptés et de l’expérience nécessaire pour vous emmener dans les hautes terres en toute sécurité ! Découvrez nos excursions sur notre page.
Prêt(e) à partir ? Alors, remplissez ce test (en anglais), disponible sur le site de Safetravel : https://safetravel.is/drivers-test/
La conduite hors route et pistes est illégale, ne conduisez jamais en dehors des routes désignées.
La conduite en hiver
Pendant l’hiver, les hautes terres islandaises sont infranchissables/fermées pour quiconque n’est pas équipé d’un véhicule modifié (super jeep). La fermeture des pistes dépend entièrement des conditions météorologiques et varie chaque année ; la date de fermeture n’est pas gravée dans le marbre.
Pour visiter les hautes terres islandaises en hiver, vous aurez besoin d’un véhicule modifié avec un chauffeur qualifié et expérimenté pour ces conditions.
