Sundhnúkagígaröðin | Historique de l’éruption du 16 mars 2024
Étant tous deux passionnés de volcanisme, nous suivons avec très grand intérêt l’actualité sismique et volcanique de l’Islande. Si nous mettons à jour quasiment en direct notre page dédiée au volcanisme, nous estimons que les informations collectées au fil des événements sismiques et/ou volcaniques sont précieuses, notamment pour qui, comme nous, aiment comprendre comment “vit” l’Islande. Cet article est dédié à la présentation antéchronologique de l’éruption du 16 mars 2024 survenue à Sundhnúkagígaröðin, située à quelques centaines de mètres de la centrale géothermique de Svartsengi et à quelques kilomètres de la ville de Grindavík.
Vous trouverez les liens vers les sites utiles et les webcams sur cette page.
En bref
- L’éruption débute le 16 mars à 20h23 et se situe à l’est de Sýlingarfell, au même niveau que les éruptions de décembre 2023 et février 2024 (Sundhnúkagígaröðin). Elle se termine le 9 mai, après l’annonce de l’Office météorologique à 9:00 heure locale. L’éruption aura duré 54 jours, c’est la seconde plus longue éruption depuis celle de Fagradalsfjall en 2021 sur le même secteur.
- Cette éruption est la plus puissante de la série d’éruptions qui a débuté en décembre dernier.
- Les coulées de lave se dirigent vers la route de Grindavík (43) et vers les digues de défense situées au nord et à l’est de la ville de Grindavík. Les digues de défense ont bien protégé la ville de Grindavík pendant toute la durée de l’éruption.
- Les habitants de Grindavík et le Blue Lagoon ont été évacués rapidement après le début de l’éruption. Les habitants de Grindavík avaient été autorisés à retourner chez eux pour récupérer des effets personnels. Le Blue Lagoon a du fermer ses portes à plusieurs reprises à cause de la pollution par les gaz émis par l’éruption.
- Le site était fermé au public, seuls les autorités, les médias, les travailleurs, les entreprises et habitants de Grindavík ont pu accéder au site.
- Les vols depuis et vers l’Islande n’ont jamais été pas affectés par l’éruption.
Carte d’évaluation des risques mise à jour au 7 mai à 15:00 (valide jusqu’au 14 mai). Source : Veðurstofa Íslands.
Jusqu’à présent, on a parlé d’une probabilité accrue d’un flux de magma et même d’une éruption ultérieure en relation avec la séquence d’événements dans la série de cratères Sundhnúks. Il est bon de se rappeler qu’un flux magmatique est un flux soudain et important de magma qui s’écoule d’une chambre magmatique et peut aboutir à une rupture de magma à la surface (éruption). Après la course magmatique du 2 mars, qui ne s’est pas terminée par une éruption, on a observé un changement dans l’activité, qui était pourtant assez stable depuis décembre.
Si l’accumulation de magma se poursuit à un rythme similaire, la probabilité d’une nouvelle coulée de magma augmente dans les jours ou semaines à venir, même si l’éruption est toujours en cours. Faire sortir le magma de la chambre magmatique de Svartsengi avec l’éruption actuelle est un scénario qui n’a jamais été vu auparavant. Il existe donc davantage d’incertitudes quant à l’évolution des séismes dans les jours ou semaines à venir.
Une séquence d’événements probable si une coulée de magma se produit en même temps qu’une éruption actuelle :
- Le magma s’écoule de la chambre magmatique sous Svartsengi dans la série de cratères Sundhnúks, tout comme les six dernières fois.
- En raison du flux de magma, de nouvelles fissures peuvent s’ouvrir dans la zone située entre Stóra-Skógfell et Hagafell ou/et les évents existants peuvent se développer avec une augmentation soudaine du flux de lave. Cela pourrait arriver avec très peu ou aucun préavis.
- Si une coulée de magma se termine par l’ouverture de nouvelles fissures ailleurs dans l’intrusion magmatique formé le 1o novembre, on peut s’attendre à un préavis beaucoup plus long, très probablement une activité micro-sismique intense, des déformations et des changements de pression.
- Il est également possible qu’il n’y ait pas de flux de magma, mais que le flux dans l’éruption actuelle cesse de diminuer et commence à augmenter régulièrement jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit atteint.
- Si une coulée de magma se termine par de nouvelles fissures s’ouvrant ailleurs que dans la zone située entre Stóra-Skókfelk et Hagafell, un tel scénario s’accompagnerait très probablement d’une forte activité sismique et d’une déformation beaucoup plus précoce que les éruptions volcaniques précédentes.
Le graphique montre la quantité estimée de magma qui s’est accumulé sous Svartsengi entre les éruptions ou les coulées de magma survenues depuis novembre 2023. L’éruption actuelle en rouge (en bas du graphique)). Source : Veðurstofa Íslands.
Compte tenu de l’incertitude provoquée par la pression croissante dans la chambre magmatique sous Svartsengi, l’Office météorologique islandais a augmenté le risque dû à l’éruption dans les zones 1, 4 et 7 de « faible » à « considérable ».
Le champ de lave couvre désormais 6,15 km2 et le volume estimé est de 33,2 ± 0,8 millions de m3. La volume moyen de lave qui s’écoule du cratère sur la période du 8 au 15 avril est estimée à 3,2 ± 0,2 m3/s.
Mise à jour : 4 mars 2024
14h00 heure locale (GMT).
- L’activité sismique à Sýlingarfell qui a débuté le 2 mars vers 16 heures s’est terminée un peu après 20 heures.
- L’intrusion magmatique s’est arrêtée à Hagafell (le mont situé juste au nord de Grindavík). Les scientifiques ont estimé que l’intrusion était d’environ 1,3 million de m3 de magma.
- Le risque d’éruption a diminué samedi, relâchant la pression, sans toufefois diminuer le risque d’éruption ad hoc.
- L’accumulation de magma se poursuit sous Svartsengi et donc le risque d’une nouvelle intrusion magmatique et d’éruption est toujours présent. Une éruption pourrait alors commencer avec un préavis très court (moins de 30 minutes selon les experts).
- L’emplacement de l’éruption le plus probable se situerait dans la zone située entre le Stóra-Skógfell et Hagafell.
- En conséquence, les niveaux de danger ont été actualisés dans la carte d’évaluation des dangers.
- Il n’y a aucune perturbation pour voyager en Islande et hormis Grindavík, les autres régions sont ouvertes aux touristes.
Aucune éruption en cours.
Vous trouverez les liens vers les webcams un peu plus bas sur cette page.
Mise à jour : 26 février 2024
17h00 heure locale (GMT).
- Le risque d’éruption a augmenté car la quantité de magma qui s’est accumulée sous Svartsengi a atteint le volume minimal qui a déclenché les éruptions précédentes. Une éruption pourrait alors commencer avec un préavis très court (moins de 30 minutes selon les experts).
- En conséquence, les niveaux de danger ont été actualisés dans la carte d’évaluation des dangers en raison d’une éruption imminente.
- L’emplacement de l’éruption le plus probable se situerait dans la zone située entre le Stóra-Skógfell et Hagafell (comme la dernière éruption) mais plusieurs scénarios ont été envisagés, grâce au modèle réalisé et en comparant les schémas des précédentes éruptions.
- Les scientifiques ont indiqué qu’il est possible qu’une intrusion magmatique se produise sans entraîner nécessairement d’éruption volcanique.
- Il n’y a aucune perturbation pour voyager en Islande et hormis Grindavík, les autres régions sont ouvertes aux touristes.
Aucune éruption en cours.
Vous trouverez les liens vers les webcams un peu plus bas sur cette page.
Les calculs du modèle suggèrent qu’environ 7,6 millions de m3 de magma ont été rechargés dans le réservoir de Svartsengi. Compte tenu des précurseurs des éruptions volcaniques précédentes au niveau de Sundhnúkagígaröð, la probabilité d’une éruption volcanique augmente une fois que le volume de magma atteint 8 à 13 millions de m3. Si l’accumulation de magma continue au même rythme, la quantité devrait atteindre la limite inférieure le 27 février 2024. Crédit : Veðurstofa Íslands.
L’activité sismique a légèrement augmenté depuis samedi 24 février et a été plus importante juste à l’est du mont Sýlingarfell. L’emplacement de l’activité sismique se situe dans une zone considérée comme la pointe orientale du réservoir magmatique centré sous la zone Svartsengi-Þórbjörn. La sismicité actuelle est similaire à celle observée quelques jours avant les précédentes éruptions volcaniques dans la région. Crédit : Veðurstofa Íslands.